vendredi 29 janvier 2010

« Si un cœur attrape un cœur qui vient à travers les seigles … »

J. D. Salinger (1919 - 2010)


« J’ai dit « Tu sais ce que je voudrais être ? Tu sais ce que je voudrais être si on me laissait choisir, bordel ?


-Quoi ? Dis pas de gros mots !

-Tu connais la chanson « Si un cœur attrape un cœur qui vient à travers les seigle » ? Je voudrais…

-C’est « Si un corps rencontre un corps qui vient à travers les seigles ». C’est un poème de Robert Burns.

-Je le sais bien […] Bon. Je me présente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le champ de seigle et tout. Des milliers de petits mômes et personne avec eux je veux dire pas de grandes personnes – rien que moi. Et moi je suis planté au bord d’une saleté de falaise. Ce que j’ai à faire c’est attraper les mômes s’ils s’approchent trop près du bord d’une saleté de falaise. Ce que j’ai à faire c’est attraper les mômes s’ils s’approchent trop près du bord. Je veux dire s’ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les rattrape. C’est ce que je ferais toute la journée. Je serais juste l’attrape-cœur et tout. D’accord c’est dingue, mais c’est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. D’accord, c’est dingue. »

    ...                                                                        

Ce qui était extra dans ce musée, c'est que tout restait exactement pareil. Y avait jamais rien qui bougeait. Vous pouviez venir la cent mille fois et chaque fois cet esquimau aura tout juste réussi à attraper ses deux poissons, les oiseaux seraient toujours en route vers le sud, les deux cerf, toujours avec leurs beaux bois et leurs pattes fines, boiraient toujours dans la mare, et cette squaw aux seins nus tisserait toujours la même couverture. Rien ne serait différent. Rien, excepté vous. Vous seriez différents...

L'attrape-coeurs

2 commentaires:

  1. Ça sonne le cul, en français, Salinger. Mais merci pour le rappel, j'ai super envie de me refaire Catcher, depuis une semaine. Avec mes bouquins à 3000 km… Pffft.

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  2. D'après un vieux proverbe breton, faute de froment, les alouettes font leur nid dans le seigle.

    C'est vrai que parfois les traductions ca peut faire une drôle de farine. Mais peu importe la langue, Salinger ca trou le cul ! :D

    Merci de ton commentaire, les périples partagés c'est toujours nourrissant!

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